L’illustre Alan Mathison Turing né le 23 juin 1912 est malheureusement décédé en 1954… prématurément à l’âge de 42 ans.
Alan Turing : un jeune en avance
En effet, homme particulièrement brillant, plutôt ouvert d’esprit et très curieux – nous y reviendrons dans un prochain article – Alan a suivi ses études à l’université de Cambridge. Cet environnement est aujourd’hui toujours propice à l’émancipation intellectuelle et nombreux savent qu’à cette époque le King’s College était le creuset de cercles de penseurs à l’esprit libre et aux cerveaux actifs, pour la plupart en avance sur leur temps ; Pour autant, ceci n’était pas du tout le cas du reste de l’Angleterre et encore moins du reste du monde.
De l’émancipation à la déchéance
Là-bas, épanoui, en plus d’acquérir une vision large des sciences de l’époque, à travers notamment la mécanique quantique, la théorie des nombres ou encore les probabilités, le jeune Alan de 18 ans a pu, en toute sérénité, explorer ses préférences sexuelles et s’orienter sans problème vers l’homosexualité. Malgré ce que l’on pourrait croire, ceci n’était pas vraiment un secret et, fatalement, 22 ans plus tard – pour en revenir à son décès prématuré – bien que l’homme entre temps ait d’abord posé les bases de l’informatique si chère à notre époque, ait ensuite sauvé le monde d’une guerre mondiale à rallonge, et enfin ouvert la voie vers l’intelligence artificielle – cette originalité de genre, aujourd’hui devenue pratiquement, banale le rattrapa. Il fut alors condamné à choisir entre la prison et, tenez vous bien, oui, la castration…
Néanmoins, épris d’une inconditionnelle envie de découverte, Turing ne pouvait se résoudre à moisir en prison. Alors il choisît logiquement la castration … chimique bien-sûr, on était pas des bêtes non plus !
La légende de la pomme
Or, il est assez aisé d’imaginer qu’une telle ablation ne puisse laisser indemne, ni dans le corps, ni dans l’esprit. Assez logiquement, l’illustre Alan Turing plongea dans une profonde dépression et fût retrouvé mort quelques 2 ans plus tard dans son appartement. La police, trouvant une fiole de cyanure et une pomme croquée, conclura à un suicide. En fait, la légende dira que la mathématicien, en rapport au comte de Blanche neige, injecta le poison dans la pomme qu’il ingéra ensuite pour se donner la mort.
L’héritage du mystère d’Alan Turing
42 ans de découvertes et d’innovations, Alan Turing nous a laissé de quoi s’inspirer. Qui n’a jamais rêvé de laisser à ses descendants des concepts éponymes ? De la machine Turing au test de Turing en passant par deux publications immortelles « On computable numbers » et « Automatic Computing Engine », tout en résolvant l’énigme de la cryptographie allemande – nous y reviendrons dans de futurs articles – Monsieur Alan Turing est une sources de révolutions.
Mais, pourtant, un mystère persiste et la question reste la suivante. Alan Turing est certainement un des savants les plus importants de notre ère, au même titre qu’Albert Einstein. Homme de science largement en avance sur son temps, mathématicien d’exception, jusqu’où aurait-il été si ni la brutalité, ni l’archaïsme de son époque ne l’avait si tôt rattrapé ? Aurait-il un jour pu venir à bout de son propre mytstère : le fameux test d’Alan Turing ?